… Mais pas ce que je fais. Alain Juppé, le "meilleur d'entre nous" (dixit Jacques Chirac) vient de pondre son programme pour redresser le pays. Il est vrai que l'état de celui-ci est lamentable et que, si tous les concurrents à la primaire de la droite avaient été ministres, on n'en serait pas là.

Or donc, Juppé a compris quel était le désir des français; c'est pourquoi il va cogner très fort avec les mesures phare suivantes :

_ Suppression de l'ISF.

_ Tolérance zéro pour les délinquants.

_ Fin des 35 heures.

_ Suppression de 250 à 300000 fonctionnaires.

_ Départ en retraite à 65 ans.

Si la France ne se redresse pas après ça signifie que vous ne voulez pas faire d'efforts bandes de feignants.

Mais, puisqu'en politique, les français ont la mémoire courte, il va falloir que je m'attelle à vous la rafraichir.

Pour l'ISF, il n'y a rien à dire. Tous ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ainsi que les 3 millions de chômeurs (qui sont souvent les mêmes) demandent sa suppression depuis des lustres. Au moins, ceux qui vivent au dessus du seuil de richesse seront contents.

Pour les délinquants, il sait de quoi il parle Alain puisque lui-même a goûté à cet état.

La première fois, quand il a été accusé de prise illégale d'intérêt pour s'être fait attribuer, ainsi qu'à son fils, un appartement à loyer ridicule et y avoir fait exécuter des travaux pour plusieurs millions (de francs, pas d'euros, je vous rassure) à nos frais, le procureur de Paris a décidé de ne pas poursuivre s'il quittait son appartement.

Tolérance zéro on vous dit.

La deuxième fois, au sujet des emplois fictifs de la mairie de Paris, il a écopé de 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. Il sait donc de quoi il parle.

La fin des 35 heures, une majorité de français y sont opposés. Il va se faire des amis.

Quant à la diminution du nombre des fonctionnaires et à la retraite à 65 ans, c'est le pompon.

Pour les fonctionnaires, il va, probablement, supprimer des postes de flics, de magistrats et d'infirmières, secteurs en sureffectifs s'il en est.

De plus, ce brave garçon qui donne des leçons à tout le monde a commencé à travailler en 1972, c'est-à-dire à 27 ans.

Jusqu'à là, il poursuivait des études payées par nos impôts. Comme il est né en 1945, il doit justifier de 160 trimestres pour avoir une retraite à taux plein et donc, partir à 67 ans. Vous n'y êtes pas. Monsieur a été "admis à faire valoir ses droits à la retraite" en 2002, à 57 ans et je ne pense pas qu'il ait une pension de 800€ par mois.

Cerise sur le gâteau, pendant ses 30 petites années, il était…. Fonctionnaire !

Comme sauveur de la patrie, on peut espérer mieux.