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    N'en déplaise aux déclinologues de tout poil (je ne vais pas vous refaire la liste), la France n'est pas aussi foutue qu'ils veulent bien le dire.

    Il est réconfortant de voir une mobilisation aussi importante. Cependant, il faut bien reconnaître que certaines images ont de quoi surprendre.

    Par exemple, la femme de Valls avec un manteau tellement voyant (est-ce qu'on me voit bien sur la photo) qu'on pourrait le sélectionner pour les gens qui travaillent sur les autoroutes. Estrosi qui nous assène que la sécurité intérieure a mal fait son travail alors qu'elle était d'une efficacité redoutable sous le régime précédent.

    Il y a aussi tous ceux qui se réclament de Charlie alors qu'ils ne l'ont jamais lu et, surtout, jamais soutenu quand il était bien seul. Eux qui trouvaient qu'il exagérait, qu'il était irresponsable, vulgaire, scato et tout et tout et qui, maintenant l'encensent au nom de la liberté d'expression.

    Voir manifester pour cette liberté d'expression, le premier ministre hongrois Viktor Orban, crypto-fasciste, l'espagnol Rajoy qui a fait voter des lois liberticides et a voulu interdire l'avortement, Recep Erdogan, islamiste soi-disant modéré dont on connaît le goût pour la démocratie et Ali Bongo, dictateur gabonais qui emprisonne ses opposants, ça faisait tache.

    Mais, le plus ridicule, c'était la présence des politiques français, ceux qui détestaient Charlie et son esprit qui les a férocement caricaturés les uns et les autres.

    Cabu, Wolinski, Tignous, Charb, Honoré se seraient bien marrés de se voir glorifier par ceux là mêmes qui les détestaient, sans oublier ceux qui étaient déjà partis, Gébé, Delfeil de Ton, Fournier, Cavanna, Fred, Choron et Reiser.

    Ils avaient pourtant une bonne occasion, ces politiques, de casser l'image de gens coupés du peuple qu'ils traînent depuis longtemps. Il leur suffisait de se fondre dans la manif, de discuter avec ceux qui s'étaient rassemblés, de saisir un peu le pouls de ceux qui hésitent de plus en plus à les élire.

    Malheureusement, ils ont fait leur petit tour (400 mètres, pas plus) devant les caméras avant de s'engouffrer dans les 508 avec gyrophare pour regagner leurs pénates.

    Occasion perdue, je ne sais pas si elle va se représenter.

    Malgré tout, l'esprit Charlie demeure. La preuve, cette poilade de l'équipe quand Hollande, avant d'étreindre Patrick Pelloux, s'est fait conchier par un pigeon.

     

     

     

     


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  • Divergence

     

    Suite à l'horreur du massacre à Charlie, tout le monde se mobilise et ça donne une image un peu plus réjouissante de la société française dont les contempteurs habituels se gaussent.

    Depuis, au fil des micros trottoir des médias, on entend les mêmes mots: Liberté d'expression, on a tué la liberté d'expression. C'est là que se situe ma divergence car, la liberté d'expression, ça concerne aussi Zemmour, Le pen ou Dieudonné, des gens qui distillent, à longueur d'interviews, de vidéos ou de papiers, la haine et le rejet des autres.

    Ce n'est pas la liberté d'expression que ces pourritures ont tué, ce sont des femmes et des hommes dont le seul but était de dénoncer les turpitudes qui nous entourent avec un humour iconoclaste qui ne ménageait personne.

    Cabu, antimilitariste forcené après sa participation involontaire à la guerre d'Algérie, Bernard Maris, économiste combattant l'ultralibéralisme et tous les autres qui se foutaient de la gueule de tous ceux qui veulent nous obliger à adhérer à leurs convictions nauséabondes.

    Sans oublier les autres moins ou pas connus dont Ahmed Merabet, policier et Mustapha Ourad, correcteur à Charlie, qui étaient sinon de confession, du moins de culture musulmane, ce qui ne les a pas épargnés.

    Il paraît, d'après certains, que Charlie était islamophobe ! J'ai entendu beaucoup de conneries dans ma vie de vieux jeton mais, celle là mérite la médaille d'or. L'objet de la conférence de rédaction de ce jour là était, d'après Patrick Pelloux : "Comment lutter plus efficacement contre le racisme". Quelle réponse cinglante et prémonitoire aux assassins.

     

    Malheureusement, l'unité se fissure déjà. La blonde vulgaire du FN nous a, bien sûr, sorti son couplet sur l'Islam et on a tenté de brûler une mosquée à Villefranche sur Saône.

     

     

    Heureusement, le départ précipité de François Cavanna lui a évité de vivre cette horreur. 


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    Comparaison

     

    Il y grève et grève. En voilà deux qui sont arrivées en même temps, qui concernent, à priori, les mêmes professions mais qui, finalement, n'ont pas grand-chose à voir, il s'agît de la grève des médecins.

     

    Tout d'abord, les urgentistes qui réclamaient de ne faire que 48 heures par semaine (40% de plus que la durée légale) au lieu de 60 ! Et aussi, qu'on leur paie les heures supplémentaires.

    Des revendications que tout un chacun trouverait justifiées et qui le sont puisque la ministre de la santé a répondu favorablement à celles-ci.

    Rappelons, au passage, que la plupart faisaient la grève "à la japonaise", c'est-à-dire qu'ils continuaient à travailler avec, au bras, un brassard "en grève".

     

    Ensuite, les généralistes.

    Que veulent-ils ces braves gens ? D'abord, qu'on ne leur impose pas le tiers payant qui serait ingérable pour eux. C'est curieux mais, ça fait des années que les pharmaciens le pratiquent et, apparemment, on n'a pas entendu parler d'une officine qui aurait fait faillite.

    Après, bien sûr, l'augmentation de leur tarif parce que, alors que les salaires des fonctionnaires sont bloqués depuis 4 ans ainsi que les retraites et certains salaires du privé. Il serait, en effet, anormal de leur demander un effort alors qu'on nous dit que tout le monde doit se serrer la ceinture.

    Enfin, ils sont contre la "fonctionnarisation" de leur profession et la mise en place d'un système "hospitalo-centré".

    Je vous rappelle que le système de santé français est le seul au monde à avoir un organisme de cotisation et de remboursement obligatoire et nationalisé et un système de soin libéral.

    Ils devraient aller voir ce qui se passe au Royaume uni où les patient ne peuvent choisir leur médecin et où ceux-ci ne peuvent s'installer où ils veulent.

    Quant au soi-disant "'hospitalo-centrisme", c'est un argument curieux quand on sait que les cliniques privées privilégient les interventions juteuses et laissent ce qui est moins lucratif à l'hôpital public.

    En revanche, ils ont bien choisi le moment pour faire grève: Entre noël et le jour de l'an !

     

     

    A ce propos, j'ai vu, à la télé, mon généraliste à Courchevel en train de skier avec, au bras, un brassard "en grève" !

     

     


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    En ces temps de ripailles et de libations voici un plat roboratif qui va vous tenir au corps.

    La soupe à la jambe de bois qui peut, peut-être vous aider à éviter la gueule du même métal.

    Je vous livre la recette directement pompée dans l'excellent  livre "la cuisine du marché" de Paul Bocuse, édité en 1976.

     

    Voilà la recette de la soupe à "la jambe de bouâ" comme Henry Clos-Jouve m'a dit de vous la préparer et comme on la fait à Lyon depuis toujours:

    "Prenez une coquelle de terre ou de cuivre entamé. Bien propre. Mettez-y un beau jarret de boueffe, que vous trempez dans l'eau froide avecque du sel, des ognons, des clous de girafle, et toute sorte de marchandise que donnent de goût. Faites-y mijoter tout doucettement à feu clair. Vous écumez bien le bouillon. Une fouâ le bouillon bien propre, ajoutez des poreaux, des navets, des céleris. Ajoutez-y deux, trois jarrets de veau, une épaule de cochon, de la dinde, de perdrix, un gigot saignant, une aiguillette de bœuf saignante. Une demi-heure avant de servir, ajoutez des poulets de Bresse et, un moment après, quelques cervelas pistachés. Quand c'est cuit, dressez le jarret bien droit au-dessus de la coquelle pour qu'on reconnaisse la soupe à la jambe de bouâ. Y faut donner de Beaujolais par cempote et pas y être regardant. Bon appétit".

     

     

    C'était ma contribution à l'élaboration des menus de fin d'année pour ceux qui n'ont pas d'idées et veulent se faire un petit réveillon en tête à tête.

     

     

     


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     Fantasmes

     

     

    Vous souvenez vous, braves gens, de la fin du 19ème siècle ? Non ? Vous n'étiez pas nés ? Moi non plus.

    A cette époque, la grande menace était, le "péril jaune", les japonais allaient s'allier aux chinois, les moderniser et conquérir le monde. Plus de 100 ans après, le déferlement asiatique se résume, entre autres,  au rachat des parts de l'état dans l'aéroport de Blagnac par un consortium chinois. Une invasion qui se joue petit bras.

    Les conneries ayant la vie dure, les fantasmes perdurent. Tous les chantres du déclin de la France, les Thréard, Baverez, Camus (pas Albert mais Renaud), Rioufol ou Zemmour nous le prédisent, c'est pour bientôt "le grand remplacement".

    Quoi c'est "le grand remplacement" ? C'est quand les musulman vont remplacer nos chère têtes blondes et obliger les pauvres gaulois qui restent à manger Hallal, écouter du raï, prier 5 fois par jour et proscrire le saucisson.

    Mais, combien c'est y qui sont les musulmans pour nous menacer à ce point ?

    C'est là, public attentif qu'intervient l'image du dessus. Elle est tirée d'une enquête du Guardian, un des rares journaux britanniques qui peut se lire sans se boucher le nez.

    (En bleu clair, la réalité, en gris, le sentiment des sondés, en bleu foncé, la différence entre les deux, cliquez pour agrandir)

    La question posée est :"Sur 100 personnes, combien, d'après vous sont de confession musulmane ?"

    Les réponses prêteraient à rire si elles n'alimentaient pas la haine et la peur.

    En France, par exemple, les sondés pensent que 31% de la population est musulmane soit, 23 points de plus que la réalité; médaille d'or.

    D'après les chiffres, c'est, en effet, 8% de la population française qui est de confession musulmane et, dans le nombre, je pense qu'il y a une majorité qui n'a aucune envie de transformer le pays en califat.

    C'est donc ces quelques pourcents qui vont provoquer le "grand remplacement". S'ils y arrivent, chapeau les artistes.

     

    Après le péril jaune, le péril beur va, certainement, disparaître. Malheureusement, le péril con qui est bien vivant risque de nous amener un "grand remplacement" qui, lui, me fout une trouille bleue.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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