A l'heure où le social-libéralisme (quel bel oxymore) sévit en nous faisant croire qu'il faut que nous diminuions nos parts alors que le gâteau grossit, j'aimerais faire amende honorable en disant du bien d'un type que je déteste profondément.

Vous allez me dire que les brumes matinales et l'excès de café-calva nuisent à ma concentration intellectuelle; vous aurez tort et je le prouve.

Or donc, le type en question est égocentrique, obsédé par l'argent, pingre, suffisant, obnubilé par de ses soi-disant origines nobles, ridicule avec ses romans porno-soft et sa supposée histoire avec lady Di, etc, etc…

Vous l'aurez compris, spécialistes de l'histoire et de la politique que vous êtes, c'est bien de Giscard que je veux parler.

Il me faut reconnaître, à ma grande confusion, que, pendant son mandat, on peut retenir les avancées suivantes :

_ Consolidation du programme Ariane

_  Lancement d'une politique environnementale

_  Création du conservatoire du littoral

_  Création du G6 devenu G7

_  Election du parlement européen au suffrage universel

_  Possibilité de saisine du conseil constitutionnel par le parlement

_  Création de la CNIL

_  Accès des citoyens aux données administratives les concernant

_  Election d'un maire à Paris (où, ironie du sort, son candidat a été battu par Chirac)

_  Majorité à 18 ans

_  Amélioration de la condition féminine

_  Libre accès à la contraception

_  Légalisation de l'IVG

_  Institution du divorce par consentement mutuel

_  Dépénalisation de l'adultère

_  Loi sur le handicap

Et d'autres.

C'était un temps où réforme ne signifiait pas régression sociale.

Si on m'avait dit qu'un jour j'encenserais un président de droite…

J'aime les expressions utilisées par notre ami Jacques Chirac : "il faut raison garder", "les emmerdes ça vole en escadrille", "c'est abracadabrantesque", "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre", etc...

Mais, celle qui m'intéresse aujourd'hui, c'est plutôt, "comparaison n'est pas raison", à vous de voir si elle s'applique ici.

 
Notre pote Manu dont l'ineffable Serge Dassault dit qu'il ferait un excellent premier ministre de droite a octroyé 40 milliards d'aide aux entreprises (qui  trouvent que ce n'est pas assez) et 40€ par an aux retraités qui touchent moins de 1200€ par mois. Vous allez me dire: " 40 et 40, ça fait égalité". C'est ce qu'il a du se dire le Manu et il a raison. De plus, on ne demande rien en compensation à ces assistés de retraités alors qu'aux patrons, on leur demande, euh, un million d'emplois ? Non, je déconne, mais, on leur demande, quand même, de dire merci.

Alors, c'est pas beau l'égalité ?

C'est la crise, il faut arrêter de vivre au dessus de ses moyens, il faut se serrer la ceinture sinon, on va rentrer dans le mur en klaxonnant.

Ça vous inquiète et c'est bien normal; cependant, pour certains, la crise ? Quelle crise ? Quand on est au dessus du lot, on ne va pas s'embarrasser avec des contingences bassement matérialistes.

L'icône du service public, David Pujadas, jour… (Pardon, j'allais écrire journaliste), je reprends donc, David Pujadas, animateur de télé réalité sur France 2 a voulu, à toute force, changer le décor du studio dans lequel il présente, tous les soirs de la semaine, son émission de variétés (il parait qu'il a menacé de faire pipi par terre et de se rouler dedans mais, je ne suis pas sûr de mes sources).

Comme on ne peut rien refuser à un pro de ce calibre, cette faveur lui a été accordée d'autant plus facilement que la note ne s'élève qu'à 200 000 €, une bagatelle.

Ne nous plaignons pas, ça aurait pu coûter plus cher. Le travail a été, en effet, effectué par une boîte portugaise, avec des ouvriers payés 560€ par mois ! On a, quand même, des bons gestionnaires à la télé.

Ceci dit, ne rigolez pas trop, irresponsables que vous êtes; c'est de votre pognon qu'il s'agît.

Une trêve illimitée ayant été négociée, tout est bien qui finit bien au sud ouest de la Palestine. Il n'y a plus qu'à reconstruire avant la prochaine destruction, comme d'habitude.

Certains ne vont pas avoir à se préoccuper de choisir la peinture ou la moquette de leur chambre, ce sont les 578 enfants qui ont été tués pendant que les adultes se balançaient des bombes sur la gueule.

577 enfants palestiniens et 1 enfant israélien.

Je ne m'étendrai pas sur l'abominable disproportion entre les deux camps mais sur le peu de cas que l'on fait de cette horreur.

C'est loin le moyen orient et on oublie vite mais tous ceux qui ont participé à cette abjection savent-ils ce que c'est que de perdre un enfant, savent-ils ce que c'est que d'assister à des obsèques devant un cercueil blanc d'un mètre de long ?

Je n'ai pas eu à subir cette épreuve insupportable mais un de mes proches oui. C'est un drame dont on ne se remet jamais. Mais, bien sûr, les abrutis qui sont à l'origine du conflit n'en ont strictement rien à faire et même, se servent de ces enfants morts pour se justifier.

Donc, excusez-moi de ne pas être raccord avec l'actualité mais, je continue à penser à ces gosses qui n'avaient rien demandé et à leurs proches qui n'ont pas fini de se culpabiliser.

Le pire c'est que ça va recommencer.